lundi 11 février 2008

Le naïf
















+ Art naïf sur wikipédia.
+ Musée d'art naïf

Je l'avoue, l'image d'art naïf, ainsi que les liens ci-dessus servent ici de prétextes... Car dans l'art naïf il s'agit plus de magnifier la naïveté et donc de la pratiquer dans la pleine conscience de sa limitation, et faire de cette limitation un absolu, un asile doux. Alors que de mon point de vue, il s'agit de la nier et donc de reconnaître qu'elle entre dans la pratique par défaut, comme une chose dont il faut se défaire.

Est-ce beau la naïveté ? Dûs-je le penser, que je ne le dirais pas. Cela laisse du mal dans la bouche ; et l'on a bien du mal à s'en gargariser. Cela laisse comme un goût de faiblesse. D'inachevé. De panique presque, de non maîtrisé. Un manque de technique sonne toujours comme une lâcheté.

Et si c'est beau, il faut peut-être lutter contre de la même façon. Avec la même pugnacité. "Un soir j'ai assis la beauté sur mes genoux et je l'ai trouvée amère et je l'ai insultée" Et si c'est s'arracher les bras ?

Il y a combat quand même. Et dès lors la naïveté est dans la lice ; nous avons partie liée, en notre sein. Un jeu fait d'éternels recommencements. D'éternels découragements. La naïveté est dans le cœur. Dans le cœur du travail, comme un oubli, une coquille insubmersible : un agacement, un brûle-gueule.

Ainsi ceci, tout comme ce qui va suivre, et tout ce qui l'a précédé (et ceci encore) en est définitivement teinté.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Hello,
Je continue à suivre et je suis toujours aussi conquis. Alors, au plaisir de revenir.
@miTiés

Anonyme a dit…

L'art pictural constitue selon moi une représentation de l'esprit du créateur.

S'il est ici naïf, peut-être pouvons-nous le prendre à contre-pied. Oui, le détail existe du fait de la complexité de la matière terrestre. Parfois, il faut exhausser ce détail, le mettre en exergue pour qu'il apparaisse aux yeux de tous à travers ceux de l'artiste.

Parfois aussi, être naïf et l'assumer pleinement n'est pas une manière de vivre dans ses limites et de s'y complaire, mais de surpasser la profusion, la consommation, la peur du vide et du non-rempli. La naïveté et la simplicité dans l'art peuvent être une faiblesse ou non. De grands maîtres ont fait dans la simplicité pour ne s'attarder qu'à l'essentiel, ce de manière parfaitement volontaire. Il arrive que la simplicité soit le résultat de longues heures de travail, puisqu'encore une fois, il s'agit de guider l'oeil et de voir le montre sous un autre angle, mais un angle choisi, pas forcément subi....

Anonyme a dit…

Salut,
Bon, tu connais déjà la Pubmotion ayant ou lire divers SLB sur mon blog. M'enfin, je te fais un rappel global du truc.

Tout d'abord, je t'explique le mot "pubmotion" qui est formé de "publicité" et de "promotion". C'est donc de la "publicité promotion" que je te propose. Tous les dimanches, je pubmotionne un blog et son auteur. Pour cela, je te demande de me faire parvenir :
1* Un texte te présentant (qui t'es ? Où tu vis ? Quoi tu fais ? Etc..),
2* Une oeuvre que tu as publié ou que tu réserves à mon blog (je préfère un original originel),
3* Un texte présentant ton blog.
Chaque présentation de blog sera introduite par mes soins et je mettrais mes impressions sur ton blog ainsi qu'un lien permanent vers chez toi.

Je souhaite obtenir tout cela très rapidement afin que je mette en page et prépare la publication pour un prochain dimanche. Je te remercie de ta confiance et te salue @mi K'lment.

Maître Fred, Jedi des mots
poetefou@free.fr

Néonovalis a dit…

Une question pour te répondre Anne : que serait une naïveté consciente d'elle-même, qui ce sait, de parti-pris ? M'est avis qu'elle ne serait plus tout à fait aussi naïve que cela... Et c'est à cet endroit que je suis d'accord avec toi : on peut choisir la simplicité ; on peut choisir d'avoir un regard frais et/ou enfantin...

C'est pourquoi je fais le distinguo entre cette naïveté là et celle que je pratique (que je pratique involontairement, qui se pratique lorsque j'écris). Cette naïveté là est comme une tare qui se cache presque soigneusement ; qui échappe à l'activité et au travail, précisément par ce que l'activité et le travail conduisent à un enfoncement, à une obnubilation ; donc à un aveuglement. On passe sur ses fautes parce que l'esprit aussi bien que l'œil est paresseux. Cette naïveté là naît d'un manque de recul critique si l'on veut, mais peut-être plus fondamentalement encore, consiste en un manque d'extériorisation qui fait toujours défaut. On peut toujours entamer une "sortie", cela se fait puisque l'on corrige des erreurs, puisque l'on rature des brouillons, mais il y a toujours un moment ou se recourt ne fonctionne plus ; soit par manque de vigilance, soit par déni, soit par arrogance.

Cette naïveté là est fille de la présomption, de la fatuité aussi : et c'est elle que je traque, ou essaye de traquer sachant pertinemment qu'elle est une part incompressible de tout travail (qu'il soit artistique ou non). Un échec relatif.

Je re-développerai si j'en ai un jour l'occasion, de manière plus longue et circonstanciée. Mais en tout cas merci Anne pour ce commentaire si constructif.