jeudi 24 juillet 2008

Pleine lune

Demain les naissances d'anges dans le grand carnet des Limpidités seront inscrites-calligraphiées à l'encre de lumière aux reflets de Sémélé la blanche.
La plume de cygne doux, agile et sûre, décrira courbes gracieuses et arabesques sur le fond du ciel sans nuage. La nuit.
Demain la nuit ce sera la pleine lune, la plus éternisante des nuits pour les âmes contemplatives.
La plus extatique des berceuses dans le jardin des chants jolis.

vendredi 18 juillet 2008

Dédicace

Aux matines des matinées
A leurs soleils patinés
tombant comme la trombe sonnante d'un Angélus
Aux foires d'Ambroisie
qui perlent aux yeux
comme la rosée sur les feuilles d'or
et les fleurs d'améthystes
Aux druidiques elfes et à leurs très saints orfèvres et musiciens
qui magnifient les bois à leur invisible façon
A ce chant subreptice et frissonnant
qui inonde les clairières

mardi 10 juin 2008

Colline d'été


Epuisé par des non-sens
Inventoriés, copieusement répertoriés - en thésaurus
J'en appelle à des essaims de plumes d'oie, d'ange ou de paon

...

Je veux

...

Nourri d'alvéoles de miel d'Icare
Reposant sur les coudes haut le coeur haut la butte
Le vent radieux et le soleil sous la devanture des ormes verts

...

Mes non-sens se sont évanouis.

...

lundi 2 juin 2008

Crédo sombre

A la foi des autres en quelque sorte
- Avide sous ses dehors de douceurs -
Qui me laisse - avide à ma façon - l'illusion d'un grincement
L'oeil perce-manteau, perce-ciel et qui évide
Démasque les ports de nuits glacés-glaçants - avides
Enfant-oeuf ; foeutus-lotus : j'essaime
Rien ne peut faire passer ces tremblements

RIEN

A leur foi qui fait force dès lors que leur credo du je crois en est un je crois avec
J'imagine de populeux défilés, d'hommes
Tous semblables - indistincts dans leur masse sombre : des pèlerins
Je songe Mes larmes sont d'ébènes, semblables aux foules ; aux montagnes qu'ils dévalent et dont ils s'évident
Un univers sous l'éclipse et la foi des morts
J'ai moi aussi le souvenir de la marche et un sourire de couteau d'argent où se reflète de sardoniques conjugaisons

Je contemple le désastre - et me contente

vendredi 30 mai 2008

---------- Traits

Des fulgurances, des traits d'archers, des météores. Nous connaissons tout cela. Mais cela peut-il nous être utile et si oui en quoi ?

Aux saisonniers de la blague à tabac qui ont tout dit et qui par leur geste illustrent bien notre désespoir ; et nous montre le chemin de l'inutilité ; que dès l'abord tout est gouffre, illuminé sous les cieux de Cayenne.

Un zénith de questions, lourd comme une chape de plomb.

lundi 26 mai 2008

Variations Apollinaire

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Et puis des rires qui se reflètent
Dans l'eau brune des berges

Des rires terribles et glaçants
D'atroces rires sardoniques et qui percent

D'au delà de la vie et de regards
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des sanglots d'agonie et d'angoisse

Des mots et des morts
Jetés comme des cris des ordures

Absente je sers ton eidolon contre moi
Crotté et désespérant
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Et reste avec moi mes oripeaux
Mes ténèbres un infini tremblement

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Emporté par la Seine comme des mues de serpent
Lançant des miasmes d'un improbable tanin

Des rires terribles et glaçant
Mes ténèbres un infini tremblement

vendredi 23 mai 2008

Hygiène I : Je

Ce soir je prends soin de mon corps
Je garde une main sur ma poitrine je tiens ferme mon sein
Je garde la bride à mon cœur

Je fais des choses simples
Je lis la Bible
Dans un calepin je colorie je prends des notes

Je pense à Arthur R.