jeudi 28 février 2008

Simplex


J'admire tandis que je me recouche, toute la tranquillité calme qui réside dans ce simple mot : DEMAIN ; et qui met la destinée radieuse à portée de la main, (dans le repos), tout en suspendant le travail à remplir pour y parvenir. C'est tout un monde en sursis et en paresse ; c'est là dedans que je vis le plus souvent...

mercredi 27 février 2008

Brouillon 1















Je suis partout
Comme un point de départ
Au pied de toute souche coupée, mourante Mais dans chaque brindille encore, dans chaque feuille
Dans les éléments minéraux

Je suis d'air mais je me manifeste
Mes mots tracent un chemin
Aussi diffus et aussi consistant que l'idée de peuple
Je suis UN PEUPLE

Je suis de l'Esprit





Je me suis autorisé cette petite pollution, pour manifester par la peinture et la phrase, cette extrême prégnance du paysage sylvestre, sur l'imagination ; et qu'un marcheur peut ressentir, s'il se sait suffisamment druide pour cela. J'aurai sans doute l'occasion de détailler plus longuement ce propos, lorsque le printemps sera venu et que je pourrais multiplier des "prises de vues pures" (c'est-à-dire sans mon artifice), mais la forêt est pour moi d'emblée un lieu magique. Aussi quand j'écris "Je suis partout", ce n'est pas tant de moi dont il s'agit ni de "l'artifice humain", mais plutôt de la mise en scène d'un esprit fictif ou ressenti. La réalisation, par manque de temps, de maitrise technique (de soin), laisse à désirer, aussi même si je sais qu'il n'y aura pas de réalisation ultérieure, je l'ai appelée Brouillon. C'est une précaution oratoire. Et 1 parce qu'il y en aura nécessairement d'autres comme celle-là.

lundi 11 février 2008

Le naïf
















+ Art naïf sur wikipédia.
+ Musée d'art naïf

Je l'avoue, l'image d'art naïf, ainsi que les liens ci-dessus servent ici de prétextes... Car dans l'art naïf il s'agit plus de magnifier la naïveté et donc de la pratiquer dans la pleine conscience de sa limitation, et faire de cette limitation un absolu, un asile doux. Alors que de mon point de vue, il s'agit de la nier et donc de reconnaître qu'elle entre dans la pratique par défaut, comme une chose dont il faut se défaire.

Est-ce beau la naïveté ? Dûs-je le penser, que je ne le dirais pas. Cela laisse du mal dans la bouche ; et l'on a bien du mal à s'en gargariser. Cela laisse comme un goût de faiblesse. D'inachevé. De panique presque, de non maîtrisé. Un manque de technique sonne toujours comme une lâcheté.

Et si c'est beau, il faut peut-être lutter contre de la même façon. Avec la même pugnacité. "Un soir j'ai assis la beauté sur mes genoux et je l'ai trouvée amère et je l'ai insultée" Et si c'est s'arracher les bras ?

Il y a combat quand même. Et dès lors la naïveté est dans la lice ; nous avons partie liée, en notre sein. Un jeu fait d'éternels recommencements. D'éternels découragements. La naïveté est dans le cœur. Dans le cœur du travail, comme un oubli, une coquille insubmersible : un agacement, un brûle-gueule.

Ainsi ceci, tout comme ce qui va suivre, et tout ce qui l'a précédé (et ceci encore) en est définitivement teinté.

dimanche 10 février 2008

Chose vécue - Un petit accident...








La photo est floue. Nécessairement floue par la sous-exposition chronique dont souffre mon studio. (Par ce biais, je me donne l’atour des ours. J’ai un peu de leur morphologie. Beaucoup de leur caractère nonchalant.) Mais l’on comprendra tout de même, j'espère…

Car outre cela, j’aime l’image. Le clavier maculé de sang ; comme une ode triste, d’un romantisme malséant parce que suranné. Elle fait artiste. De notre ère technologique. Elle fait venue de loin, de nocturnes acides : elle persiste dans l'esprit, presque lancinante : imaginez l’ouvrier de l’angoisse, enfermé dans sa lubie, recommençant et ressassant sans cesse les mêmes mots-notes ; toujours insatisfait du résultat. Jouer du piano jusqu’à ce que les doigts saignent. Venue de plus loin encore, vraisemblablement. Mais fausse. Fausse puisque, sinon inventée, du moins tout à fait réinvestie à partir d’un très simple accident. Sans gravité. Une légère coupure. Accident domestique. Accident de cuisine. Je ne retiendrai que l’image. Peut-être…

vendredi 8 février 2008

Chose vue 1

Quoi d'autre qu'un blog pour célébrer l'infime, le sans importance ? Le quotidien ? Ici : chose vue numéro 1. Un tag. Sur un mur. In situ. Simple ; mais qui n'est pas sans produire les appréhensions les plus diverses.









Smiley tiré du néant de l'ennui
émergeant du béton
Au large sourire hésitant
entre satisfaction sardonique
et joyeuseté franche et massive


Œil ouvert œil percé
quelque chose du dessin de manga
quelque chose de l'impression en croquis

Scarification
inutile
Sans importance comme le passage



Calligramme 1

Et puis
Je prie
Comme à la messe
Et me confesse
Et puis
Et puis
Allongé sur ton corps
Indifférent et mort
Fait de marbrure et d'or
Je pleure sur mon sort
J'attends et puis m'endors

mardi 5 février 2008

Rocher des tablettes - St Brieuc - 26.01.08.





Nous voici au vestibule de la mer. Rochers, pins, falaises ; sécheresse au-dessus de l'onde d'émeraude, encore peu distincte du ciel à l'horizon. Déjà les bruissements, nous sont comme des invites.
"Débarassez-vous de vos lourdeurs de vie commune. Entrez..."










Déjeuner dans le vent léger et le soleil radieux.

Les balancements de pendule dans la crique, rendant la chose tout à fait sereine, je me penchais pour voir : le brassage permanent des vagues ; les belles colorations. Je n'eu pas le vertige, juste un appétit renouvellé pour le plus lointain que la mer suggère sans réaliser. Il m'en fallait plus dès lors ; aller plus vers la pointe...





Ah ! je vis, je vibre ! Ah ! l'unisson de tous ces chants satisfaits ! Et l'eau et le ciel, et l'air et le sel !


Cela me rappelle un autre mot. Ô Thalassa d'Odysseus !